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L’Électrochoc : Canoo, l’Apple Car avortée et le cimetière des startups électriques

La faillite de Canoo, startup américaine de véhicules électriques, sonne comme un glas dans le secteur déjà volatile des voitures vertes. Sept ans après sa création, l’entreprise, qui avait osé rêver d’un partenariat, voire d’une acquisition par Apple pour le fameux Projet Titan (l’Apple Car), a déposé le bilan, laissant derrière elle des actifs risibles et des millions de dettes. Cette implosion n’est pas un cas isolé, mais un symptôme révélateur d’un marché ultra-concurrentiel, cruellement sélectif, où l’innovation technologique ne suffit pas à garantir la survie.

Canoo, avec son design arrondi, anti-Tesla par essence, avait misé sur un modèle d’abonnement, une approche disruptive visant à révolutionner la relation à la mobilité. Ce positionnement original, couplé à des contrats avec des institutions prestigieuses telles que la NASA (pour le transport des astronautes) , semblait promettre un avenir radieux. Cependant, cette image idyllique cachait des réalités plus sombres : des problèmes de production récurrents, une instabilité managériale conduisant à des départs cruciaux en 2024, et finalement, une trésorerie exsangue (50 000$ d’actifs contre 10 à 50 millions de dettes début 2025), malgré une levée de fonds conséquente (600 millions de dollars en 2020 lors de son introduction en bourse). Le rêve d’une fusion avec Apple, qui aurait pu injecter une manne financière conséquente et assurer la survie de Canoo, s’est volatilisé avec l’abandon définitif du Projet Titan par la firme de Cupertino en 2024.

La triste fin de Canoo n’est malheureusement que le dernier acte d’une tragédie qui se joue depuis quelques années dans le secteur des véhicules électriques. Electric Last Mile Solutions, Lordstown Motors, Proterra, Lion Electric, et Arrival ont subi le même sort, rejoignant le cimetière des entreprises promettant une révolution automobile verte mais incapables de s’adapter à la dure réalité du marché. Même Fisker, qui a commencé à livrer son SUV Ocean avant sa propre chute, n’a pu échapper à la faillite, témoignant des défis considérables que représente l’industrialisation et la recherche de profitabilité dans l’industrie automobile, même dans le secteur prometteur de l’électrique.

L’échec de Canoo met en lumière plusieurs facteurs critiques :

* **La sursaturation du marché:** Le secteur de la voiture électrique attire une myriade d’acteurs, créant une compétition féroce pour la part de marché et les investissements. L’innovation seule ne suffit pas ; la capacité à produire à grande échelle, à maîtriser les coûts, et à assurer une rentabilité pérenne sont autant de défis majeurs.

* **Le risque des modèles d’affaires disruptifs:** Si l’approche d’abonnement de Canoo était audacieuse, elle n’a pas réussi à convaincre suffisamment de clients ou d’investisseurs pour garantir la viabilité financière de l’entreprise. Il faut adapter l’innovation au marché, et pas l’inverse.

* **La dépendance aux partenariats stratégiques:** La reliance à des contrats avec des institutions publiques ou à des potentiels rachats par des géants comme Apple constitue une stratégie risquée. Il faut consolider ses propres fondations pour ne pas dépendre de partenaires potentiellement volatiles.

* **La complexité de l’industrie automobile:** Passer de la phase de prototype à la production de masse est un défi colossal, nécessitant des investissements importants et une expertise technique pointue. De nombreuses startups échouent à franchir ce cap crucial.

Au-delà de Canoo, l’échec de nombreuses startups du secteur de la PropTech (technologie immobilière) illustre la même vulnérabilité face à des changements macroéconomiques. Divvy Homes et EasyKnock, qui ont levé des sommes colossales pendant la période de taux d’intérêt bas, ont subi les conséquences de la hausse des taux, affectant leur capacité à financer leurs opérations et à rester compétitives. Les modèles d’affaires basés sur l’achat et la revente de biens immobiliers se sont avérés particulièrement fragiles face à l’envolée des taux d’intérêt.

L’histoire de Canoo, et de ces autres entreprises, sert de leçon cruelle : le marché de la voiture électrique, loin d’être un eldorado, est un terrain miné où seules les entreprises les plus agiles, les plus solides financièrement, et les plus capables de s’adapter aux fluctuations du marché sont destinées à survivre. Le futur de la mobilité électrique est loin d’être écrit, et il pourrait réserver d’autres surprises, voire d’autres faillites.

Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.numerama.com/vroom/1886412-la-startup-qui-revait-de-construire-lapple-car-fait-faillite.html
https://www.engadget.com/transportation/evs/ev-startup-canoo-has-filed-for-bankruptcy-and-stopped-all-operations-232719895.html?src=rss
https://www.engadget.com/transportation/evs/charge-cars-rescued-by-private-investors-so-bring-on-that-electric-67-mustang-replica-171205211.html?src=rss

Once high-flying proptech startups Divvy Homes and EasyKnock are the latest to struggle


https://www.francetvinfo.fr/monde/ameriques/bolivie-un-juge-ordonne-l-arrestation-d-evo-morales-dans-une-affaire-de-traite-de-mineure-l-ancien-president-denonce-une-justice-partiale_7022348.html#xtor=RSS-3-[lestitres]

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