L’année 2025 marque un tournant inquiétant. Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche a déclenché une véritable purge au sein de l’administration américaine, touchant de plein fouet la science et l’environnement. Sous la houlette d’un secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, ouvertement climato-sceptique, le Pentagone s’est lancé dans une croisade contre les initiatives liées au changement climatique. Des études cruciales sur l’impact du réchauffement sur la stabilité africaine ont été annulées, des contrats contenant le terme « climat » ont été systématiquement résiliés. L’argument officiel ? « Le @DeptofDefense ne fait pas de conneries sur le changement climatique. Nous faisons de l’entraînement et du combat. » Une déclaration aussi lapidaire que révélatrice d’une idéologie qui privilégie la puissance militaire à la préservation de la planète.

Cette négation du changement climatique n’est pas une simple question idéologique. Des experts militaires mettent en garde contre les conséquences désastreuses de cette politique. La montée du niveau des mers et l’augmentation des événements météorologiques extrêmes menacent gravement les installations militaires américaines à travers le monde. L’incapacité à anticiper et à s’adapter à ces changements climatiques compromet la préparation militaire et la sécurité nationale, faisant fi des alertes formulées dans le rapport d’adaptation climatique du Pentagone de l’année précédente. L’abandon du développement de chars hybrides, présentés par Trump comme une concession aux groupes écologistes, illustre parfaitement ce déni. En réalité, ces chars offrent un avantage opérationnel significatif en réduisant leur signature thermique. L’armée américaine, en abandonnant ces recherches, se prive d’un atout technologique majeur.

Le phénomène ne se limite pas au Pentagone. L’impact est global, et touche de nombreux secteurs. Le retournement de situation est frappant si on se réfère à la coalition « America Is All In », qui regroupait initialement des géants technologiques, des villes et des états américains engagés dans la lutte contre le réchauffement climatique. Face à la nouvelle politique, le retrait des entreprises phares, telles qu’Apple et Walmart, traduit un climat de peur et d’autocensure. Le silence des géants du numérique est assourdissant, ces entreprises ayant jusque là mis en avant leur engagement sur le climat. La cause est claire: l’administration Trump est passée à l’offensive en annulant les subventions pour les énergies propres, suscitant une inquiétude légitime parmi les entreprises craignant des représailles. Ce retrait de l’espace public n’est pas synonyme d’abandon des objectifs environnementaux, mais plutôt un calcul politique face à un pouvoir exécutif hostile. Elon Musk, principal soutien de Trump, illustre cette stratégie ambigüe. Son implication active dans la destruction des programmes climatiques fédéraux, via son propre « Department of Government Efficiency », a fait de Tesla une cible de manifestations, provoquant une chute significative de la valeur de l’entreprise.

La communauté scientifique elle-même est en première ligne de ce combat. La manifestation « Stand Up for Science » à Washington, D.C., a rassemblé des milliers de personnes pour dénoncer les coupes budgétaires massives, les licenciements et la suppression de comités de sécurité. Malgré le caractère symbolique de cette mobilisation, elle révèle une prise de conscience collective et la nécessité de mobiliser des acteurs variés, au-delà des scientifiques, pour construire une résistance efficace. L’organisation de réseaux d’entraide, la sauvegarde des données publiques, voire l’action politique par le biais de contacts avec les élus, sont des pistes explorées pour contrecarrer la politique anti-scientifique de l’administration Trump.

Parallèlement à la crise américaine, la situation internationale est elle aussi profondément affectée. L’accord de cessez-le-feu en Ukraine est tributaire de l’accès à des minerais essentiels, dont l’extraction est rendue difficile par la guerre. La richesse minière de l’Ukraine, notamment en manganèse, titane et graphite, est un enjeu majeur pour sa reconstruction post-conflit. Cependant, l’accès aux données géologiques est limité, et la production minière actuelle est loin de son potentiel. La guerre a paralysé l’industrie, l’extraction devenant un enjeu géopolitique majeur. L’accord américano-ukrainien sur les minerais souligne l’importance de ces ressources pour l’avenir du pays, mais aussi les défis considérables à relever pour les exploiter.

La crise syrienne, avec une aide internationale réduite suite à la décision des États-Unis de suspendre son aide, illustre un désengagement qui pourrait avoir de lourdes conséquences. La conférence des donateurs a permis de rassembler 5,8 milliards d’euros, mais cela reste insuffisant pour faire face aux besoins énormes de reconstruction. Le spectre d’une nouvelle vague migratoire plane si la communauté internationale ne se mobilise pas plus efficacement.

En conclusion, le contexte actuel est marqué par une remise en cause profonde des valeurs scientifiques et environnementales. Le retour de Trump au pouvoir signe une régression alarmante pour l’Amérique et pour le monde entier. Face à cette menace, la mobilisation citoyenne et la solidarité internationale sont plus que jamais indispensables. Cet article a été fait a partir de ces articles: https://www.scientificamerican.com/article/trump-pentagon-purging-climate-change-measures-hegseth-says-raising-military/ https://www.scientificamerican.com/article/ukraine-ceasefire-deal-relies-on-critical-minerals-that-will-be-difficult-to/ https://www.scientificamerican.com/article/big-business-backs-away-from-tackling-climate-change-as-trump-axes/ https://www.scientificamerican.com/article/stand-up-for-science-must-march-on-to-mean-anything/ https://www.scientificamerican.com/article/the-latest-on-bird-flu-research-infected-cats-and-more/ https://www.scientificamerican.com/podcast/episode/kansas-tuberculosis-outbreak-emphasizes-the-importance-of-public-health/ https://www.scientificamerican.com/article/which-states-have-the-most-climate-friendly-transportation/ https://www.scientificamerican.com/article/nasa-begins-mass-firings-ahead-of-trump-teams-deadline/ https://www.bbc.com/news/articles/cn8rplmk728o https://www.bbc.com/news/articles/cvg102564g2o https://www.bbc.com/news/articles/cr421q5zl69o https://www.ouest-france.fr/monde/gaza/israel-dit-mener-des-frappes-etendues-dans-la-bande-de-gaza-dbb65a50-0391-11f0-b813-760796e3e8a4?utm_source=fluxpublicactu&utm_medium=fluxrss&utm_campaign=banquedecontenu https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/18/gaza-l-armee-israelienne-mene-des-frappes-inedites-depuis-l-entree-en-vigueur-de-la-treve-le-19-janvier_6582861_3210.html?utm_source=flipboard&utm_content=LeMonde/magazine/International https://www.bfmtv.com/international/moyen-orient/palestine/gaza-la-defense-civile-de-l-enclave-palestinienne-annonce-plus-de-20-morts-dans-les-frappes-israeliennes_AD-202503180030.html https://www.france24.com/fr/moyen-orient/20250317-conférence-annuelle-donateurs-syrie-ouvre-bruxelles-union-europeenne-gouvernement-damas-humanitaire-bachar-al-assad-htc-assaad-al-chibani https://www.france24.com/fr/vidéo/20250316-quelle-perception-des-discussions-sur-une-possible-trêve-à-boutcha https://www.france24.com/fr/vidéo/20250316-sommet-virtuel-organisé-par-londres-en-soutien-à-l-ukraine https://www.france24.com/fr/vidéo/20250315-les-ukrainiens-affaiblis-à-koursk-mais-nient-être-encerclés