L’année 2025 s’annonce comme un tournant décisif dans le domaine de l’intelligence artificielle. Entre annonces fracassantes et démentis prudents, entre promesses alléchantes et craintes légitimes, le paysage de l’IA se redessine à une vitesse vertigineuse. Sam Altman, le visage médiatique d’OpenAI, appelle à la prudence face à l’emballement autour de l’AGI (Artificial General Intelligence), l’hypothétique intelligence artificielle dotée de capacités cognitives comparables à celles d’un être humain. Mais le silence, les réunions à huis clos et les rumeurs persistantes autour de « super-agents » dotés d’une intelligence de niveau doctoral alimentent les spéculations sur une potentielle révolution imminente.

L’enjeu est de taille : l’AGI représente le Graal pour certains, la singularité technologique, ce point de non-retour où l’IA surpasserait l’intelligence humaine. Cette perspective, aussi fascinante que terrifiante, se traduit par une course effrénée à l’innovation, avec des acteurs majeurs comme OpenAI, Google, et des laboratoires chinois comme DeepSeek se disputant la première place.

OpenAI, avec ses modèles ChatGPT o1 et le futur o3, promet des capacités de raisonnement complexes, allant jusqu’à l’autonomie dans l’exécution de tâches. Cependant, Altman tempère l’enthousiasme, démentant le déploiement imminent d’une AGI, tout en laissant entrevoir des avancées « très cool ». L’accès à o3, réservé aux professionnels, laisse présager un coût exorbitant, mettant en lumière le fossé entre les promesses technologiques et leur accessibilité.

La course à l’IA ne se limite pas aux modèles de langage. Le Royaume-Uni, par exemple, dévoile son projet « Humphrey », une suite d’outils d’IA destinés à optimiser le travail des fonctionnaires, réduisant ainsi la bureaucratie. Ce projet reflète une tendance croissante : l’utilisation de l’IA pour l’automatisation des tâches administratives et la simplification des services publics. La mise en place de tels systèmes soulève cependant des questions cruciales concernant la protection des données et la fiabilité des conclusions algorithmiques.

Dans le domaine du divertissement, le film « The Brutalist » marque une étape notable. Son utilisation de l’IA pour corriger la prononciation des acteurs et générer des images soulève des débats sur les implications éthiques de l’IA dans l’industrie cinématographique. Cette utilisation, bien que justifiée par des contraintes budgétaires, intervient peu après les grèves d’Hollywood concernant le remplacement des travailleurs par l’IA, illustrant les tensions entre innovation technologique et protection du travail humain.

Parallèlement, le secteur des agents IA, des programmes autonomes capables d’exécuter des actions sur un ordinateur, connaît un essor fulgurant. OpenAI, avec son outil « Operator », s’apprête à entrer sur ce marché, se positionnant face à des concurrents comme Anthropic et Google. Des fuites suggèrent que cet agent, bien qu’impressionnant sur certains benchmarks, est loin d’être parfait, soulignant les défis liés à la fiabilité et à la sécurité de ces systèmes autonomes. Les préoccupations concernant la sécurité de ces agents, et le risque de leur utilisation malveillante, sont de plus en plus exprimées par des experts.

L’acquisition d’Oosto (anciennement AnyVision) par Metropolis, pour un montant bien inférieur à sa valorisation antérieure, illustre les difficultés rencontrées par certaines startups de l’IA. Oosto, connue pour ses controverses liées à la surveillance, a tenté une transition vers des applications plus éthiques sans succès. Cette acquisition souligne les aléas du marché de l’IA et l’importance d’une stratégie viable au-delà du simple potentiel technologique.

Nvidia, quant à lui, propose des microservices de contrôle pour les agents IA, améliorant la sécurité et la fiabilité. Ces « garde-fous » témoignent d’une prise de conscience des risques liés aux agents IA autonomes et de la nécessité de mettre en place des mécanismes de contrôle. ServiceNow, de son côté, renforce son offre de chatbots et d’agents IA grâce au rachat de Cuein, améliorant l’analyse des interactions client et l’optimisation des flux de conversation.

Enfin, l’initiative « DéClics Numériques » en France démontre l’engagement à favoriser la reconversion professionnelle vers les métiers de l’IA, offrant des formations et des ateliers d’initiation à cette technologie en plein essor. Cette initiative met en lumière un besoin grandissant de compétences dans le domaine de l’IA, soulignant l’importance de former une main-d’œuvre qualifiée pour accompagner cette transformation technologique. Le partenariat étendu entre Servier et Google pour l’utilisation de l’IA en recherche et développement pharmaceutique illustre le potentiel de l’IA à révolutionner des secteurs aussi cruciaux que la santé.

En conclusion, l’année 2025 marque un tournant dans le domaine de l’IA. L’enthousiasme initial doit être tempéré par une réflexion approfondie sur les implications éthiques, sécuritaires et sociétales de cette technologie révolutionnaire. L’avenir de l’IA ne se joue pas seulement dans les laboratoires de recherche, mais aussi dans la capacité à encadrer son développement et à en maîtriser les conséquences.

Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.numerama.com/tech/1886630-chatgpt-sam-altman-demande-de-se-calmer-sur-lia-generale.html
https://www.engadget.com/ai/oscar-hopeful-the-brutalist-used-ai-during-production-223016216.html?src=rss

UK to unveil ‘Humphrey’ assistant for civil servants with other AI plans to cut bureaucracy

OpenAI’s agent tool may be nearing release

Friend delays shipments of its AI companion pendant

DeepSeek claims its ‘reasoning’ model beats OpenAI’s o1 on certain benchmarks

Here are the types of AI companies enterprise VCs want to back in 2025

Confirmed: AI vision startup Metropolis acquires Oosto (formerly known as AnyVision) for just $125M

https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-nvidia-livre-des-microservices-de-controle-pour-les-agents-d-ia-95809.html
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-avec-le-rachat-de-cuein-servicenow-optimise-les-chatbots-et-agents-ia-95802.html
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-servier-resserre-ses-liens-avec-google-pour-ses-projets-ia-et-data-95796.html
https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-declics-numeriques-revient-pour-accelerer-les-reconversions-vers-l-ia-95792.html