Le nouveau Tesla Model Y 2025, fraîchement dévoilé en Asie-Pacifique, marque un tournant. Après des années de choix ergonomiques controversés, Tesla semble opter pour une approche plus conciliatrice, en intégrant à nouveau un commodo de clignotants, un détail qui a suscité des réactions mitigées, voire hostiles, sur les modèles précédents. Mais cet apparent revirement de situation cache-t-il une véritable prise en compte des critiques ou une simple stratégie marketing ? Décryptage d’un modèle qui, malgré tout, ambitionne de corriger le tir.

L’une des innovations les plus remarquées est le retour du commodo. Pour rappel, la suppression de ce levier de commande sur la Model 3 avait été l’objet de nombreuses critiques. L’activation des clignotants via l’écran tactile, présenté comme une avancée technologique, s’est avéré incommode, voire dangereux, en situation de conduite complexe (ronde-point par exemple), obligeant le conducteur à détourner son attention de la route. Ce retour en arrière est d’autant plus significatif qu’il met en lumière la stratégie souvent disruptive de Tesla, qui n’hésite pas à sacrifier le confort d’utilisation au nom de l’innovation, une approche qui, il faut le reconnaître, a parfois eu des effets pervers. Ce retournement de veste rappelle l’épisode du volant « Yoke » rectangulaire, initialement installé de série sur les Model S et Model X, puis relégué à une option payante, signe d’un désaveu implicite face aux réactions négatives des clients.

Le Model Y 2025 conserve cependant certaines des caractéristiques ergonomiques contestées de ses prédécesseurs. Le sélecteur de vitesse, par exemple, demeure intégré à l’écran tactile. Tesla opte donc pour un hybride d’ergonomies : une approche classique pour les clignotants et une solution tactile pour les fonctions moins critiques, une stratégie mitigée qui laisse entrevoir une hésitation sur la direction à prendre en terme de design intérieur.

Outre le retour du commodo, le Model Y 2025 propose un design retravaillé, plus futuriste, avec une signature lumineuse repensée. L’esthétique est indéniablement modernisée, même si elle risque de nécessiter une période d’adaptation. À l’intérieur, on retrouve un tableau de bord fortement inspiré de la Model 3, un choix pragmatique qui simplifie la production tout en apportant un certain niveau de cohérence entre les gammes. Parmi les améliorations notables, citons les sièges ventilés, un écran pour les passagers arrière et une bande lumineuse périphérique, éléments de confort qui améliorent l’expérience à bord.

Tesla met en avant plusieurs améliorations en matière de confort et de performances. L’ajout d’une caméra sur le pare-chocs avant, intégrant le système Tesla Vision, promet une meilleure détection des obstacles à basse hauteur, facilitant les manœuvres. Cependant, il est important de souligner que cette fonctionnalité avait initialement été annoncée pour la Model 3, puis abandonnée. La fiabilité de ces promesses technologiques reste donc à vérifier sur le long terme. Le constructeur américain annonce également une amélioration de l’isolation phonique grâce à un vitrage acoustique et à des optimisations aérodynamiques, un atout non négligeable dans le contexte de la concurrence toujours plus intense sur le marché des véhicules électriques.

L’autonomie du Model Y 2025 serait également augmentée d’une dizaine de kilomètres, une amélioration appréciable mais qui reste modeste au regard de la course à l’autonomie menée par les concurrents. L’apparition de nouvelles versions du modèle (comme une version propulsion grande autonomie) semble incertaine à court ou moyen terme, ce qui risque de décevoir certains acheteurs potentiels recherchant un compromis parfait entre autonomie et prix. Le prix, justement, a également évolué. Plus cher en Chine que le modèle précédent, son tarif définitif en Europe reste encore inconnu. L’éligibilité au bonus écologique, variable selon les pays et les réglementations, jouera un rôle crucial dans l’attractivité du véhicule.

En conclusion, le Tesla Model Y 2025 présente un bilan mitigé. Si le retour du commodo constitue une réponse positive aux critiques des consommateurs, d’autres choix ergonomiques restent controversés. Les améliorations en termes de confort, d’esthétique et d’autonomie sont réelles, mais ne révolutionnent pas le modèle. Face à une concurrence de plus en plus féroce et à des prix variables selon les marchés, la prudence s’impose. L’attente d’une disponibilité plus large, de prix définitifs et de tests approfondis avant tout achat demeure conseillée.

Cet article a été fait a partir de ces articles:
https://www.numerama.com/vroom/1880032-le-nouveau-tesla-model-y-corrige-le-plus-gros-defaut-de-la-model-3.html
https://www.numerama.com/vroom/1879960-faut-il-craquer-pour-le-nouveau-tesla-model-y-2025.html
https://www.engadget.com/transportation/evs/tesla-finally-launches-the-refreshed-2025-model-y-in-the-asia-pacific-region-133010038.html?src=rss